Ca faisait plus de 5 ans que je n’avais pas profiter de quelques jours seule à l’étranger. Et ça me permet de prendre du recul sur un tas de choses!
Ici, je n’ai absolument RIEN à faire! Je suis à l’hôtel, donc pas de repas à préparer, je connais très bien la ville donc je ne m’impose pas de visiter; je n’ai aucune obligation et c’est merveilleux je dois dire.
Et pourtant… Ce matin, j’ouvre un oeil et en découvrant qu’il n’est « que » 10h, je décide de me rendormir. Et là, Mme Culpabilité fait sa grande entrée dans ma tête!!!
« Lève-toi! Il est déjà tard », « il faut profiter et aller te promener », « Il faut que tu regardes tes mails », « il faut que tu fasses tes playlists », « Il faut que tu travailles sur le workshop du 9 avril », « il faut que tu descendes prendre ton petit dej », « il faut que ailles au sport », « il faut que tu vérifies si X a changer l’heure du dej », « il faut que tu te prépares pour sortir », « au lieu de trainasser au lit tu pourrais bosser », etc…
Cas dizaines d’injonctions dans mon cerveau et soudain je leur dit FUCK! Tais-toi CULPABILITE!!! Je me fous de ce que tu as à me dire. Je kiffe. Ne rien faire et ne rien avoir à faire sont un luxe que je ne peux pas me permettre 278 jours par an. Alors là, je fais ce que je veux et ce que je veux c’est RIEN FAIRE!!!!!
Stop les « il faut »!!!! Il ne faut rien du tout! Je VEUX profiter de mes vacances. Je veux faire ce que je ne peux pas me permettre de faire au quotidien. Je VEUX profiter à ma manière.
On vit avec une pression anormale sur les épaules. Comme si l’on existe que par ce que l’on FAIT et non pas par ce que l’on EST et ce que l’on VEUT.
D’où viennent ses injonctions? Comment en est-on arriver à croire, que notre valeur est déterminée par ce que l’on fait ou ce que l’on a? Comment faire pour reprendre le contrôle et à lâcher prise de temps en temps?
Des injonctions que l’on nous met dans la tête depuis tous petits.
C’est depuis notre plus jeune âge que l’on nous bassine avec les « il faut »: il faut être gentil.le, il faut bien manger à la cantine, il ne faut pas taper, il ne faut pas parler, il ne pas pleurer, il ne faut pas répondre aux parents/ à la maitresse, il faut ranger ta chambre, il faut ci, il faut ça…
Bien sûr, il y a les règles de vie, et on a besoin de « il faut »… Mais à toutes les phrases?!
Il y a quelque chose d’urgent derrière ces injonctions, quelque chose d’obligatoire, de grave qui implique que si ce n’est pas fait, il va y avoir un problème.
Et des années après, on garde cette pression ancrée dans nos cerveaux, et l’on fini par se l’imposer à soi même.
Exemple: TOUS LES JOURS je répète « il faut que j’aille faire les courses ».
Quand je me le dis je sens immédiatement une espèce d’obligation, un truc que je dois absolument faire sinon ça veut dire que je suis une mauvaise mère, que je gère mal mon foyer, que je ne sais pas gérer mon temps, etc….
Si je change la phrase et que je me dis « je voudrais aller faire les courses », ça laisse sous entendre que peut-être je n’irai pas, et qu’il n’y à rien de grave, et que je pourrais faire autrement. Ca ouvre le champs des possibles et ça me laisse envisager peut-être d’autres plans que « faire les courses »…
Des injonctions ancrées qui nous font croire que notre valeur réside dans ce que nous faisons et non dans ce que nous sommes.
Lorsque « il faut » que je fasse un truc, ça met la pression instantanément et si je ne le fais pas, je suis directement dans une position d’échec.
Comme si ces « il faut » définissaient notre place dans notre propre vie et dans la société.
Encore une fois, bien sûr qu’il faut des règles dans une société! Mais les injonctions systématiques sont bien plus que des règles imposant un cadre. Elles sont des coups de pression qui décuplent notre stress.
« Il faut que je sois à l’heure à mon rdv ». Oui, dans les règles de vie, on ne fait pas attendre l’autre puisque son temps vaut autant que le mien. Mais dans la réalité des faits, est-ce que attendre 15 minutes va changer le cours de sa vie? Vous pouvez écourter le rdv et être encore plus productif du coup, car vous avez bouffer le quart d’heure des banalités. Est-ce vraiment si grave alors? Est-ce la peine de se mettre dans des vrais états de culpabilité pour celui qui est en ratard ou de colère pour l’autre?
Je ne suis pas sûre…
Bien sûr quand il y a des deadlines, des créneaux horaires fixes, etc, nous sommes dans l’obligation d’être à l’heure, mais dans pas mal de cas, je suis convaincue que l’on dramatise beaucoup. Et j’irai même plus loin en disant que si on s’enlevait cette pression, bizarrement, on arriverait à l’heure.
Ces « il faut » disent implicitement que si l’on ne remplit pas cette obligation, on sera dans l’erreur.
Le « il faut » me contraint, au-delà de la règle.
Respecter les règles, oui, respecter le cadre oui mais se flageller parce qu’on n’a pas fait ce qu’il fallait faire NON!
Comment faire pour reprendre le contrôle et à lâcher prise de temps en temps?
Ne plus se laisser dicter nos actions par les « il faut », ça relève d’un véritable choix. La société entière fonctionne avec des « il faut ».. Il n’y a que votre volonté de changer VOTRE vie qui pourra fonctionner. Ne comptez pas sur les autres ni pour vous aider, ni pour vous comprendre.
Prenez la décision de ne plus vouloir être défini.e par ce que vous faites ou pas.
Ayez bien conscience que vous ne pouvez changer les autres, mais par contre vous pouvez décider de vous changer vous-même et de changer votre perception des choses.
Et dans le cas présent, changer ça commence par modifier votre façon de vous exprimer envers vous-même.
« Il faut que je sois à l’heure car l’autre m’attend; si je ne le suis pas c’est que je ne respecte pas l’autre » devient « je veux être à l’heure parce que l’autre m’attend », point!!!!! Cette simple phrase me retire toute contrainte et me fait agir dans la bienveillance envers l’autre et non plus dans l’obligation.
« Il faut que je me lève car il est tard » devient carrément une interrogation: « ai-je le temps de trainer encore un peu? » Si la réponse est oui, je traine, si la réponse est non, je me lève. Je fais les choses parce qu’elles sont évidentes et non obligatoires!
« Il faut que je sorte car il fait beau » devient « sortir m’apportera ça ça et ça », « ne pas sortir m’apportera ça ça et ça », qu’est-ce que je préfère? Je réponds à une envie, à un besoin plutôt que d’agir par obligation.
« Il faut que j’aille récupérer mon enfant à l’école »… En vérité ici, c’est « je dois récupérer mon enfant à l’école. » Il n’y pas le choix, les horaires sont strictes. C’est la règle, je respecte les règles tout simplement. Mais j’enlève le « il faut » qui me fait subir la situation comme une contrainte.
Nous vivons des vies pleines d’obligations, de règles et de responsabilités. Ne nous en imposons pas plus. Libérons-nous de toutes ces injonctions en trop. Selon, moi et ce n’est que mon humble avis, le « il faut » est bien trop présent dans notre quotidien. Il nous impose une obligation, une nécessité qui n’a pas forcément lieu d’être. Et ce n’est pas parce que j’accomplis ce qu’il faut que j’ai plus de valeur ou que je suis plus importante.
Alors pou répondre à la question du titre de cette article, positif ou pas, je dirai « ou pas »…
Et vous?
J’espère que cet article vous aura plu. N’hésitez pas à partager votre avis sur la question et pourquoi pas à partager cet article si vous pensez qu’il peut plaire à un.e ami.e.
Prenez soi de vous.
Cynthia Brown
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